rêverie
J’ai tout essayé. L’homéopathie, l’acupuncture, je suis même allé voir un magnétiseur. Rien à faire. Impossible d’arrêter. J’y ai cru, à un moment, quand j’ai perdu le sommeil. Je m’étais dit que la solution était peut-être là, les yeux ouverts au beau milieu de la nuit. Peau de balle. J’ai replongé, en blanchissant mes nuits, comme en plein jour.
Alors j’ai décidé de ne plus lutter et de me laisser aller. J’ai laissé libre cours à mon imagination. Un coup, j’avais à mon bras les plus belles femmes du monde, je vivais dans des palaces. Une autre fois, je parcourais le monde sur un voilier que j’avais construit de mes propres mains, j’ai traversé les plus belles mers de la planète, rencontré des gens formidables. J’ai vécu tout ça en errant dans les rues nonchalamment, avachi dans mon hamac, ou là, assis sur mon ponton préféré. Toujours avec le même plaisir inouï.
J’ai nourri mes rêves avec tellement de bonheur qu’aujourd’hui pour rien au monde je m’arrêterai de rêver.
Si on ne rêve pas, on meurt.
