larmes

Il relève la tête péniblement. Ses yeux ont pleuré. Il sent sur sa joue gauche le relief de la table en mosaïque sur laquelle sa tête s'est posée et reposée sans résistance. Le regard torve, il observe ces perles, sans savoir si elles sont nées de la rosée du matin, de la neige fondue ou de la bruine de la nuit qui a lavé son esprit comme l'alcool fort qui a aussi tordu son corps.

Il ne sait plus, plus rien. Est-ce là, au bord de ses yeux, l'expression d'un bonheur inédit, d'un plaisir consommé ? Ou bien celle de la douleur d'un amour impossible, de la fameuse impossibilité d'une île, impossibilité d'une elle ? Ou bien les deux, entremêlées ?

Juste avant de s'écrouler de nouveau sur les fragments de céramique et de replonger dans un sommeil artificiel, lui vient alors cette pensée : au fond de lui, de ses glandes lacrymales, il le savait, depuis le début, qu'il avait le choix des larmes.

larmes