résilience

-Tu vois, c’est étrange ce capital de sympathie dont peut se prévaloir l’escargot. Sa présence est pourtant synonyme de temps pluvieux. C’est vrai que parfois, la pluie, on l’attend avec une certaine impatience. Mais quand même. Ça n’explique pas cette affection toute particulière pour les cagouilles… Ecrase une limace sur le chemin, tu seras à la fois dégoûté et presque soulagé de ne plus jamais la recroiser.

Marche sur un escargot, et tu seras sincèrement désolé. Le bruit de la coquille qui craque sous tes semelles te retournera le cœur rien que de penser que tu as peut-être brisé une vie. En relevant le pied d’un geste plein de culpabilité, tu seras désappointé de savoir que tu viens de lui ôter son refuge tout en sachant, pourtant, que lui saura le régénérer, sans aide de personne. La résilience par excellence.

Peut-être que c’est de la compassion, doublée d’une certaine envie. Celle de se dire qu’on aimerait pouvoir être certain que c’est inscrit dans nos gènes de se reconstruire après s’être fait écraser par le rouleau compresseur de la vie, mollusques que nous sommes nous aussi parfois.

-Mouais. Moi, quand je pense escargot, je pense surtout beurre persillé.

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