clope

Nous fumions en cachette de nos parents. De bonne guerre, eux que personne ne venait emmerder dans leur adolescence quand on les voyait le clope au bec, parce que ce n’était pas grave, n’auraient surtout pas voulu nous surprendre avec un paquet de cigarettes dans la poche ou une haleine chargée. Rebelles nous étions, rebelles nous fumions. Mais en cachette. On a promis à nos pères, nos mères, de ne jamais commencer, tout comme la drogue c’était de la merde, c’est la pub qui le disait. Foutue télé. On ne se mettrait pas à fumer pour faire comme les autres. Promis juré.

Nous avons grandi avec cette hantise, de ne pas se faire surprendre, avec cette pression de ne pas reproduire. C’était tellement pas bien de commencer, qu’il n’était même pas envisageable de continuer et encore moins de revendiquer.

Les canards sauvages se cachent pour fumer. Rebelles de l’ombre. Et comme la culpabilisation de la génération 69 a parfaitement fonctionné, cette hantise nous poursuit. Jamais, en fait, elle ne nous a quittés. Si bien qu’aujourd’hui, on continue à fumer mais toujours en cachette ou presque. De nos parents, un peu, mais surtout de nos enfants. Génération sacrifiée ?

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